- suffète
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• 1582; lat. sufes, sufetis, mot punique; cf. hébr. schôfet « juge »♦ Antiq. À Carthage, Chacun des deux premiers magistrats de la République revêtus du pouvoir exécutif et du commandement des armées.⇒SUFFÈTE, subst. masc.HIST. ANC. Chacun des deux premiers magistrats de l'État punique dont le pouvoir correspondait à celui du consul à Rome. Le corps du gouvernement étoit composé: de deux suffètes ou consuls annuels (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 195). Vous les voyez [les Carthaginois] créer, successivement, les suffètes pour mettre des bornes à l'aristocratie du sénat, le tribunal des cent pour réprimer les suffètes, le tribunal des cinq pour contenir les cent (CONSTANT, Princ. pol., 1815, p. 21).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. au plur. 1762: suffettes; 1798-1935: suffètes (id. ds LITTRÉ). Au sing. suffète ds Lar. Lang. fr., ROB. 1985. Étymol. et Hist. 1582 sufete, suffete (A. DE LA FAYE, trad. Hist. romaine de Tite Live, Decade III, 1. VIII, 18, f° 361 v°: leurs sufetes (ainsi appelent les Carthaginois le souverain Magistrat; Decade III, 1. X, 4, f° 383 r°: les suffetes). Empr. au lat. su(f)fes, -etis et celui-ci au punique
« juge » (cf. ougaritique
« juge; gouverneur », hébr. biblique
« juge; magistrat », part. actif subst. de
« juger; gouverner, administrer »), v. KLEIN Etymol., s.v. suffete et F. BROWN , S. R. DRIVER et C. A. BRIGGS, Hebrew and English Lexicon of the Old Testament. Fréq. abs. littér.:127.
suffète [syfɛt] n. m.❖♦ Didact. (antiq.). À Carthage, Chacun des deux premiers magistrats de la République, revêtus du pouvoir exécutif et du commandement des armées.0 Les sociétés de commerçants, où l'on élaborait les lois, choisissaient les inspecteurs des finances, qui, au sortir de leur charge, nommaient les cent membres du Conseil des Anciens, dépendant eux-mêmes de la Grande Assemblée, réunion générale de tous les riches. Quant aux deux suffètes, à ces restes de rois, moindres que des consuls, ils étaient pris le même jour dans deux familles distinctes (…) Ils ne pouvaient délibérer sur la guerre; et, quand ils étaient vaincus, le Grand Conseil les crucifiait.Flaubert, Salammbô, VI.
Encyclopédie Universelle. 2012.